10 janvier 2009

Jericoacoara - Fortaleza (Nord Brésil) - arrivée le 08/12/06Nous voici arrivés à Jericoacoara , petit paradis isolé mais néanmoins étonnamment fréquenté par les touristes que nous sommes, et disposant donc de tous les éléments de confort qui en découlent dans un cadre magnifique.
Au menu, capoiera tous les soirs sur la plage, tour de buggy dans les dunes, dégustation de crabes chez le producteur, baignades, farniente... bref tout ce qu'il faut pour reprendre des forces avant de retourner dans la jungle urbaine qu'est Sao Paolo.
Sur le chemin du retour court passage à Fortaleza, qui fait pas mal penser à sa grande soeur Rio de Janeiro et ses superbes plages, avec le coté "carnaval" et le pain de sucre en moins.

22 novembre 2008

São Luis - Lençois Maranhenses (Nord Brésil) - arrivée le 30/11/06

São Luis possède un superbe centre historique, où il fait bon flanner en faisant quelques pauses  dans les bons petits restos locaux. 
Je suis surpris de voir pas mal de noms de rues en français, mais j'apprends vite que c'est une des seules villes brésiliennes fondées par la France. Dans pas mal d'hotels et de restaurants, les cartes sont d'ailleurs encore bien souvent en français. 
Après cette petite pause, de nouveau un peu d'aventure, puisque on s'enfonce droit dans le brésil profond, direction les Lençois Maranhenses (littéralement les draps du maranhense). C'est une énorme étendue recouverte uniquement de dunes séparées par des lagons d'eau translucide, dont les tons bleu-vert contrastent avec les dunes d'un blanc éblouissant. Pour arriver jusque là, et pour en repartir, on expérimente le moyen de locomotion local, à savoir des pick-up tout terrain Toyota avec bancs en bois, pas très confortable, mais redoutablement éfficace sur les pistes en sable. On se régale des fruits du cajou, très rafraîchissants compte tenu de la chaleur et sécheresse ambiante. C'est d'ailleurs à peu près la seule plante qui pousse dans le coin,  l'anacardier ayant l'avantage d'avoir des racines très profondes. Petite précision, c'est le "faux fruit" de l'anacardier que nous mangeons, en effet le vrai fruit, qui donne la bien connue noix de cajou n'est pas comestible  (et même très toxique) s'il n'est pas préparé correctement.
C'est à ce moment-là que l'on apprend que Mayara est enceinte de Gustavo !
On décide donc d'aller se reposer dans un petit coin de paradis : Jericoacoara.


09 novembre 2008

Manaus / Hotel Ariau Amazon towers (Nord-Ouest Brésil) - arrivée le 25/11/06

Après quelques mois d'aventures en solitaire durant lesquelles j'ai pu explorer mes limites en termes de résistance aux conditions les pires possibles de transport, logement et alimentation, me voici de nouveau acompagné de Mayara, avec laquelle je vais devoir sacrifier un peu de l'aspect "roots" pour beaucoup plus de confort.
Nous voilà donc dans un vol Sao-Paolo-Manaus pour un hotel qui m'a parut un bon compromis entre confort et aventure : le Ariau (Araù en portugais) Amazon Towers, un projet complètement halucinant dont je ne soupçonais même pas l'existence. Le concept : un complexe hotelier en plein coeur de l'Amazonie, entièrement construit sur la canopée, c'est à dire à hauteur de la cime des arbres, soit à environs 30 mètres du sol. Le tout est fabriqué en bois, tous les batiments étant reliés par des passerelles qui se parcourent à pied ou en voiture électrique (!).
Pour vous donner une idée de la taille, il faut environs 3 heures de marche pour faire le tour de l'hotel en utilisant les passerelles (pas question de se promener tout seul au niveau du sol, c'est la jungle, la vraie).
Hormis l'aspect un peu "club med" des activités organisées, il faut dire qu'en 3 jours on a pu découvrir plein de choses vraiment intérressants sur l'Amazonie et vivre des expérienses géniales : nage avec les dauphins roses d'eau douce (Boto), pêche au piranha, capture de crocodile en pleine nuit, journée de survie en plein jungle avec un ancien commando, sans oublier les jeux quotidiens avec les singes pas farouches, la découverte des fruits locaux (il y en a un nombre incroyable, avec des saveurs tout aussi incroyables...), et les promenades sur le fleuve.
A Manaus, on se régale avec le Tacaca que me fait découvrir Mayara, pour qui la quête du meilleur Tacaca va devenir une vraie obsession pendant ces quelques jours dans la région amazoniene. C'est une sorte de soupe servie dans la rue, dégustée généralement en fin d'après-midi ("depois da chuva", après la pluie) dans une demi-calebasse. C'est très aigre, très fort et très bon.
Prochaine étape : São Luis

29 août 2006

Kariba / Parc National de Mana Pools (Nord Zimbabwe) - arrivee le 05/08/06

Des mon arrivee au Zimbabwe, j'ai pu avoir la confirmation de l'hospitalite et la gentillesse de ses habitants (cette destination m'avait en effet ete fortement recommandee par un couple rencontre a Johannesbourg qui en revenaient (merci mille fois si vous me lisez)). En effet, des le trajet en bus pour arriver a Harare, j'ai rencontre quelqu'un qui se proposait de me servir de guide et chauffeur pour mes deplacements dans Harare (par pure hospitalite, sans attendre quoique ce soit de ma part autre que ma reconnaissance). Au cours de la semaine que je vais ensuite passer dans ce pays, je vais constamment etre invite a manger, boire des bieres ou juste discuter, ce qui me rappellera etrangement la Birmanie. D'autant plus etrange que ce ne sont pas les seules similitudes : une inflation galopante (ici ce n'est pas un petit 200 %, mais carrement plus de 1000% par an !!!), un regime au pouvoir tres critique (pas militarise comme en Birmanie, mais tres police quand meme) , et, je me repete un peu, des gens extremmement sympathiques et toujours pres a rendre service.
La situation economique, donc. Imaginez un pays dans lequel tous les prix augmentent environs une fois tous les deux jours, mais ou les salaires ne sont ajustes que deux fois par an (pour les chanceux...), ou on emet une nouvelle monaie (trois zeros en moins par rapport a l'ancienne) dont les billets ont une duree de vie de un an (!!!), ou il est strictement interdit de faire du change a un cours autre que le cours officiel (250Z$ pour 1 US$, contre pres de 1000Z$ pour 1US$ au marche noir...), au point ou la plupart des changeurs de rue dans Harare sont en fait des policiers en civil "piegeant" les eventuels "criminels", et ou la plupart des gens ont renonce a avoir un emploi salarie, preferant des activites de micro-entreprise leur permettant d'avoir des revenus plus flexibles et d'acceder plus facilement aux devises etrangeres. La grosse difference avec la situation en Birmane, c'est qu'ici il y a encore une dizaine d'annees l'economie etait excellente, a tel point que le pays etait un des plus performants d'afrique. Ceci est d'ailleurs facilement visible, les villes sont tres modernes, les infrastructures sont tres bonnes et les conditions sanitaires incomparables avec celles de ses voisins.
Comment expliquer un tel declin ? en faisant rapide, Mugabe qui est au pouvoir depuis vingt-cinq ans quand-meme, a decide au milieu des annees 90 de radicaliser sa politique anti-coloniale au point de chasser tous les fermiers blancs du pays. Le probleme, c'est que l'agriculture constituait plus de 60% du produit du pays ,que c'etait une production de grandes exploitations tres modernes, et que pour faire tourner ce type d'exploitation, il est necessaire d'avoir des competences qui ne s'acquierent pas du jour au lendemain. Une fois les fermiers blans partis, Mugabe a donc distribue les terres, evidemment en privilegiant son cercle de connaissances, les partisans le soutenant, etc. , bref des gens pas plus capables que moi d'en tirer quoique ce soit, ce qui n'a pas manque de faire chuter la production a un niveau proche de zero. Resultat, aujourd'hui la plupart des pays limitrophes ont une economie florissante, due en grande partie a l'exode des fermiers du Zimbabwe qui sont repartis de zero dans des endroits ou ils ont ete acceuillis a bras ouverts ,alors que la situation au Zimbabwe est au bord de l'implosion. De quoi faire pas mal cogiter sur la complexite du probleme de l'Afrique post-coloniale.
Autre point commun que j'ai trouve avec la Birmanie, mais qui doit surement pouvoir etre constate dans d'autres regimes totalitaires : les "fausses" elections. Lorsque vous etes dictateur (Mugabe ne se considere surement pas comme tel mais bon...) et que vous avez besoin de renforcer votre pouvoir et d'affaiblir vos adversaires, la meilleure methode est en effet d'organiser des elections "democratiques". Laissez vos opposants se manifester, passer a la tele, identifiez les leaders, localisez les zones sensibles, puis une fois le resultat des elections obtenu, deux possibilites : vous etes gagnant (tres peu probable si les elections ne sont pas completement truquees) et tout va bien pour vous, ou vous etes perdant et tout va bien aussi puisqu'il vous suffit alors d'organiser des raffles massives de tous les opposants maintenant connus, d'accentuer la presence militaire dans les zones sensibles, et vous etes tranquilles pour quelques annees sans gene de vos opposants...
Mais le Zimbabwe ce n'est pas qu'un pays en crise, c'est aussi un pays superbe, avec une vie sauvage extremement bien preservee dans le nord du pays. C'est donc dans cette region que je vais me rendre, mon point de depart sera Kariba ou je vais prendre contact avec un guide local pour qu'il m'emmene faire un safari en canoe sur le Zambeze.Nous partons donc tous les deux sur notre canoe pour 4 jours, avec une tente et une reserve de nourriture suffisante. Des le debut j'ai l'impression de rever eveille. Nous progressons tranquillement portes par le courant, les sens constamment en eveil, au milieu des hippopotames, crocodiles, elephants venant boire sur les rives et bien sur d'innombrables oiseaux qui apportent la touche finale au tableau. Je dois dire que je ne suis pas toujours tres a l'aise, car les hippopotames ont la reputation de ne pas etre tres commodes et d'aimer faire chavirer les petites embarcations qui leur passent trop pres. Le probleme c'est que une fois dans l'eau, vous avez interet a nager tres tres vite pour ne pas vous faire bouffer par un des crocodiles qui pullulent ici. Le guide me rassure en me disant que tant qu'on fait attention a passer suffisamment loin des hippopotames on ne craint rien, mais le probleme c'est que plusieurs fois on est tombe sur des individus isoles qui ont sorti la tete de l'eau a quelques metres a peine de notre ridicule embarcation. Dans ce cas la ils replongent tout de suite et pendant la minute qui suit on ne sait psa s'ils vont tout d'un coup surgir de sous le canoe ou s'il sont deja partis loin... un peu stressant parfois, mais cela ne fait qu'ajouter a la sensation d'etre en contact direct avec la nature.Je me souviens de certaines scenes ou j'avais un sentiment similaire a celui que j'ai pu avoir la premiere fois que j'ai vu jurrassic park (film par ailleurs plutot bidon), ou on voit pour la premiere fois les dinosaures petre dans une prairie. J'avais tout simplement l'impression d'avoir fait un saut dans le temps et de m'etre transpose a une epoque ou les animaux vivaient comme ca partout. Vraiment impressionnant et surtout tres beau.
Un jour que nous metons le pied a terre pour s'approcher d'un endroit ou beaucoup d'animaux viennent manger et boire, et ou par consequent les lions aiment bien chasser, je vois mon guide qui prend le fusil, ouvre sa sacoche, verifie quelque chose, puis repose le fusil et prend a la place une rame a la main. Je lui demande ce qu'il est en train de faire, et il m'avoue qu'il a oublie de charger le fusil, mais m'assure qu'il n'a jamais eu a s'en servir. Bon, on fera attention de pas trop s'approcher des lions quand meme.
Les nuits sont superbes aussi, on s'endort au son des ricanements des hippopotames (leur cri ressemble vraiment a un ricanement satanique), des barrissements des elephants, des hurlements des hyenes et des cris hysteriques des baboins. La premiere chose qu'on fait en se reveillant, c'est regarder les traces laissees durant la nuit sur le sable pour identifier quel genre de visiteurs on a eu pendant notre sommeil....
Bref, une experience inoubliable, qui sera en quelque sorte le bouquet final de mon voyage, puisque apres cela, retour au bercail ! pas pour longtemps en fait, apres une semaine passee a Saint Paul (France), j'ai un aller simple pour Sao Paolo (Bresil) d'ou je ne manquerai pas de voyager dans cet immense pays que je connais encore si peu...
Likoma Island (est Malawi) - arrivee le 28/07/06

Likoma est une petite ile dont le quasi seul contact avec le reste du monde se fait par l'intermediare du ferry Ilala qui passe deux fois par semaines, une fois en remontant le lac vers le nord, une fois en le redescendant. L'endroit est paradisiaque, paisible a un point incroyable avec des habitants adorables. L'ile est composee d'un reseau de six villages (si je me souviens bien) relies par des chemins et sentiers. La encore beaucoup de baobabs et de superbes plages, le tout anime par une vie de village tranquille, principalement ocupee par la peche et un peu d'agriculture. Au centre de l'ile trone une cathedrale (telle que nommee, mais elle a plutot la taille d'une eglise en fait), qui semble sortie d'on ne sait ou et fait la fierte la des habitants. Ce sera la plus longue de etape de tout mon voyage (mis a part Bangkok qui etait un peu une etape forcee), je vais y rester une semaine, le temps que le ferry revienne pour continuer vers le nord. Je vais beaucoup marcher dans l'ile, au point d'avoir mes habitudes de parcours, et de revoir assez souvent les memes personnes. Cela me fait penser que j'ai une bonne quinzaine de photos a imprimer et a envoyer, toutes avec la meme adresse a la boite postale pres, le probleme etant que je vais avoir du mal a retrouver les noms correspondant aux portraits...
Ensuite de Likoma je vais prendre le ferry jusqu' Nkhata Bay, puis tracer jusqu'a Harare (Zimbabwe), en passant par Mzuzu, Lilongwe, Blantyre, en retraversant le Mozambique par Tete, tout ca en trois jours trois nuits, les routes etant tres bonnes et les bus rapides au Malawi et au Zimbabwe.
Ma traversee du Malawi aura donc ete tres rapide, mais suffisante pour avoir une impression tres agreable de ce pays, ou le reggae est quasiment la musique officielle, ou les gens sont extremement serviables et amicaux, et pour couronner le tout ou les paysages sont superbes !
Metangula (nord ouest Mozambique) - arrivee le 27/07/06

Un grand village typiquement mozambicais et difficilement accessible, au bord d'un lac de la taille d'une mer, c'est la meilleure description que je pourrais donner de Metangula. Encore une fois je tombe en extase devant les baobabs, et je crois que c'est ici que je verrai les plus beaux specimens. J'ai meme essaye d'en escalader un pour prendre en photo un village avec un angle un peu meilleur et je me suis retrouve par terre, la cheville foulee, me sentant tres con d'avoir pris un tel risque sans avoir ete attentif a ce que je faisais dans un endroit aussi isole (j'avais l'appareil dans une main et je grimpais tout en pensant a la photo que j'allais faire... sur une ecorce aussi glissante cela ne pardonne pas). Bon, vous allez me prendre pour un cingle avec mes baobabs, mais pour moi c'est vraiment typique de l'Afrique (meme si j'ai vu sur internet qu'on en trouve aussi en Australie) et je trouve ces arbres tres expressifs, leur forme etant tellement differente d'un specimen a l'autre, on a parfois l'impression quand ils sont en groupe d'etre en face d'une vraie famille avec des individus bien disctincts.Pour changer des baobabs, j'ai aussi essaye de profiter de ces derniers jours au Mozambique pour etre au maximum en contact avec les locaux, j'ai donc passe pas mal de temps a deambuler, discuter avec un peu tout le monde et boire pas mal de bieres dans le troquet du coin. J'etais un apres-midi en train de marcher lorsque j'ai entendu de la musique et des chants (d'un style beaucoup plus festif que la ceremonie de magie noire de Ilha de Mozambique), je me suis bien entendu dirige vers la source et encore une fois je tombe sur une palissade me barrant le passage et la vue. Je passe donc innocemment la tete par dessus pour voir de quoi il s'agit, chose que j'ai regretee aussitot, puisque la musique et les chants se sont immediatement arretes, et que tout le monde est sorti pour me voir. Une vieille qui semblait etre la meneuse de la troupe m'explique en fait en rigolant que c'est une danse exclusivement reservee aux femmes et que par consequent je ne peux pas entrer. Toutes les filles sont hilares de voir qu'un garcon puisse ne pas etre au courant d'une regle aussi evidente, et reprennent rapidement leur repetition.
De Metangula, je prends le fery pour Likoma, petite ile du lac Malawi. Je passerai le trajet a discuter voyages et autres avec un francais ayant pas mal baroude, qui , et oui le monde est petit, va enseigner a Vence a la prochaine rentree.
Pemba (nord est Mozambique) - arrivee le 22/07/06

Le vol Beira-Nampula faisait bizarrement une escale a Pemba, qui est pourtant plus eloignee de Beira que Nampula ne l'est, et alors que je ne n'avait pas prevu d'aller a Pemba, j'ai rapidement decide que ce serait ma prochaine destination en voyant la ville depuis l'avion. C'etait tout simplement superbe. A part un centre en "dur", la plus grande surface de la ville est recouverte par des cases aux toits de chaume, bordee de plages de sables blanc mettant en valeur le bleu magnifique de la mer, et parsemee d'enormes baobabs qui poussent comme de la mauvaise herbe ici.
Je vais passer quatre jours superbes, au guidon d'un tres vieux velo loue dans le village voisin du camping et qui necesitera environs deux reparations par jour, en general effectuees genereusement par des locaux me voyant galerer, ou a paresser sur de superbes plages, alternant baignades et lectures au soleil (qui en cette saison est juste chaud ce qu'il faut pour se sentir confortable). Bref, apres avoir passe les trois dernieres semaines a courir pour aller d'un endroit a l'autre sans trop m'attarder (et oui, je commence a sentir serieusement la fin de mon voyage, j'ai les l'impression que les jours sont comptes, c'est terrible, meme si je suis impatient dans le meme temps d'aller demarer une nouvelle aventure au bresil...), je decide de calmer un peu le jeu et de me reposer tranquillement. Il faut preciser que les trajets en transports publics au Mozambique sont probablement les plus fatiguants que j'ai pu faire depuis le debut (on m'aurait dit que je trouverai pire que la Birmanie je ne l'aurais pas cru...). Le transport le plus repandu se fait sur la benne d'un camion, ou sont entasses une trentaine de personnes et leurs bagages (sans compter les sacs de marchandises...), a ciel ouvert, sur des routes goudronnees mais avec autant de nids de poule que de goudron (ce qui est bien pire que des routes en terre), a une vitesse moyenne de 30 km/h, ce qui fait que je me suis deja retrouve a faire des trajets de 10 heures dans une position tellement inconfortable que je n'aurais pas pense pouvoir tenir plus de 20 minutes, sans meme pouvoir me degourdir les jambes quand le camion s'arete car tout espace vide est immediatement comble... Sans compter que les mozambiquais adorent acheter des poules sur la route, ce qui fait que parfois je me retrouvais avec des poules quasiment sous le nez, qui se mettaient parfois soudainement a se debatre violemment pour echapper a la prise de leur proprietaire... A part ces "chapas" comme ils sont appeles la-bas, il est aussi possible de voyager en bus si vous vous levez tres tot le matin (depart vers quattre heures en general, mais pour avoir un siege il vaut mieux arriver deux bonnes heures avant...), et il est preferable d'avoir une place assise sinon vous risquez de vous retrouver a faire de la contortion pour avoir une prise permettant de garder un certain equilibre au milieu de la foule compacte qui ne manque pas de peupler le peu d'espace libre en dehors des sieges, ce qui s'avere vite epuisant apres quelques heures de trajet.
Encore une fois afin de gagner du temps, j'achete un billet d'avion Nampula-Litchinga pour pouvoir me rendre a Metangula, au bord du Lac Niassa (qui s'appelle lac Malawi cote Malawi...), afin de prendre un ferry qui m'amenera sur l'ile Likoma...

28 août 2006

Ilha de Mozambique (nord est Mozambique) - arrivee le 18/07/06

Apres avoir craque pour un billet d'avion de Beira a Nampula (qui me fait quand meme economiser 3 jours et trois nuits de deplacements compte tenu de l'etat de la route entre les deux villes...), je prend un bus des le lendemain matin de mon arrivee a Nampula pour me rendre a Ilha de Mozambique, magnifique petite ile completement decalee, a mi chemin entre ville fantome (de part l'etat des batiments) et village africain (de part l'ambiance joyeuse). L'architecture est principalement de style colonial portuguais, mais on trouve aussi des batiments datant de l'epoque arabe de l'ile, et si la plupart des batiments de culte sont des mosquees (la majeure partie des habitants etant musulmans), on trouve meme un temple hindu. La journee, l'ile entiere ressemble a une cour de recreation geante, le nombre d'enfants presents ici est vraiment impressionnant, je vous laisse imaginer l'animation dans les rues... La nuit tombante, on peut trouver des marches tres animes ou l'on peut trouver les quelques specialites locales, souvent agrementees de quelques grains de sable croquant sous la dent. C'est un vrai petit paradis pour les gens aimant marcher, avec en particulier le pont de trois kilometres reliant l'ile au continent, qui offre une vue magnifique sur l'ile et permet d'observer l'activite incessante des pecheurs et ramasseurs de coquillages.Je dormirai les deux premieres nuits sur l'ile, puis une nuit sur la cote en face, au bord d'une plage magnifique. Le soir, alors que je viens juste de me coucher, je commence a entendre des percussions et des chants venant non loin de la. Apres avoir hesite car je suis epuise par les marches de la journee, je me decide a me lever pour aller voir de quoi il s'agit. Je me dirige au son des tambours dans une obscurite quasi totale, pour finalement arriver a l'endroit ou se deroule la ceremonie. Je suis surpris de constater que cela se passe dans une sorte d'enclos, a l'abris des regards, et lorsque je m'approche pour voir ce qu'il se passe a travers la cloture en bambous, des enfants arrivent en courant en me disant que je ne dois surtout pas regarder. Ils ne parlent quasiment pas portuguais aussi la communication est plutot difficile et j'ai du mal a comprendre de quel type de ceremonie il s'agit. Je sens tout de meme une sorte d'electricite dans l'air, due en grande partie aux rythmiques hypnotiques et aux chants pleins d'intensite. Lorsque je vois sortir en courant une femme hyterique dansant, criant et pleurant je comprends que j'assiste a une sorte de magie noire. Un adolescent arrive ensuite et parvient a m'expliquer qu'il s'agit d'une espece d'exorcisme, et me repete que je ne dois surtout pas m'approcher car cela pourrait etre dangereux pour moi. Apres etre reste la deux bonnes heures a ecouter et a discuter avec les jeunes du village (trop jeunes pour assister a la ceremonie), je rentre finalement me coucher et m'endort au son des percussions, ravi d'avoir vecu un moment aussi rare.
Beira (est Mozambique) - arrivee le 16/07/06

Je me suis beaucoup balade dans cette ville qui, etant un carrefour commercial important grace a son port, est une ville tres vivante tout en gardant une atmosphere tres detendue. J'ai passe quelques jours a errer dans son immense marche, a discuter avec un peu tout le monde, a marcher des kilometres sur ses immenses plages ou j'ai pu croiser beaucoup de pecheurs, et a tres bien manger dans ses restaurants nombreux et varies. A part ca rien de tres particulier...
Tofo / Inhambane / Vilanculos - arrivee le 14/07/06

Je ne me suis pas beaucoup attarde a Tofo et ses immenses plages magnifiques, car l'ambiance est trop touristique a mon gout, l'interaction avec la population est quasiment nulle et a part de la plongee a des tarifs exorbitants, il n'y a pas grand chose a faire. Tout pres, se trouve Inhambane, charmante et paisible petite ville a l'architecture coloniale, ou je vais passer deux jours tranquilles a me relaxer et me balader.De la, depart pour Vilanculos, plus au nord. Sur la route, je suis ravi de voir mon premier baobab, espece dont je vais tout de suite tomber amoureux, au point d'en recolter des graines pour essayer d'en faire pousser au Bresil...
Vilanculos est une petite ville au contraste assez etrange, ou un tourisme de grand luxe (Vilanculos est le point d'entree pour l'archipel Bazaruto) cotoie une ambiance de village avec ses hutes traditionnelles et sa vie principalement orientee vers la peche. En me promenant un matin sur les sentiers traversant les villages, je suis surpris de constater que les habitants ratissent le sol autour des hutes de maniere extremement attentionnee, au point ou je suis parfois gene de laisser mon empreinte sur un sable a la proprete parfaite et ou se dessinent des traces de rateau tres "zen". Apres avoir passe quelques mois en Asie ou dans beaucoup d'endroits la notion meme de poubelle semble etre totalement inconnue, je suis vraiment surpris de constater que la proprete puisse etre quelque chose d'autant pris en consideration ici (d'une maniere generale dans les pays africains que j'ai pu visiter). Qu'est ce qui peut bien expliquer une telle difference culturelle ? Ce n'est que bien plus tard, au Zimbabwe, que quelqu'un m'apportera une reponse surprenante a cette question...
Maputo (sud Mozambique) - arrivee le 11/07/06

Le contraste avec l'Afrique du Sud est saisissant : les gens sont detendus, joyeux, le contact est facile, la langue est vivante (proche du portuguais du Bresil) et il regne une atmosphere de fete permanente. Je vais d'ailleurs passer quelques soirees tres animees avec un francais habitant sur place et au courant de tous les bons plans, a ecouter d'excellents groupes de jazz ou a decouvrir la gastronomie locale dans des petits restaurants.
J'en profite pour commencer a m'exercer au portuguais et je suis agreablement surpris de constater que cela vient assez vite. Je commence un regime a base de noix de cajou, qui s'achetent au kilo dans les marches et ne coutent quasiment rien.
Bref, pour un debut dans un nouveau pays, j'ai un excellent feeling et je suis impatient d'en decouvrir le reste...
Durban (est Afrique du Sud) - arrivee le 09/07/06

Apres le Lesotho, retour en Afrique du sud, direction Durban, grande ville cosmopolite a l'atmosphere beaucoup plus detendue qu'a Johannesburg. Je passerai ici quelques jours le temps de prendre un bus m'amenant au Mozambique, a me ballader (car on peut se deplacer a pied a Durban, meme si j'ai prefere ne pas prendre mon appareil photo), a visiter quelques bars et a passer une nuit dans le gros club techno local.
A part ca rien de tres particulier, j'etais surtout presse d'arriver au Mozambique...

24 août 2006

Malealea (Lesotho) - arrivee le 03/07/06

Me voici enfin arrive au Lesotho, petit pays enclave au milieu de l'Afrique du sud, avec pour programme un trek en poney. Le pays est tres montagneux, il a meme pour particularite d'avoir le point le plus bas le plus haut du monde (1400 m d'altitude), et la plus grande partie du pays s'eleve a plus de 2000 metres. En arrivant a Malealea, j'apprends que par chance trois personnes arrivent le soir meme pour faire un trek de plusieurs jours, je vais donc pouvoir me joindre a eux. Je pars donc des le lendemain avec deux hollandais et un sud africain, tres sympas, pour une viree de trois jours au coeur de montagnes, de villages isoles et de la fort accueillante population qui les habitent. Autant vous dire qu'il vaut mieux avoir confiance dans sa monture, puisque c'est souvent au bord de falaises de plusieurs centaines de metres sur des sentiers caillouteux que nous allons progresser. Les animaux en question sont en fait des petits chevaux, robustes et habitues a de longs trajets dans cet environnement, puisque en dehors de la marche c'est le seul moyen de locomotion de beaucoup d'habitants ici, de nombreuses regions etant tres isolees et non accessibles par route. Je n'etais personnellement pas tres a l'aise, car peu de temps apres etre partis, dans une descente tres raide, mon poney a soudainement trebuche, penche fortement en avant et s'est carrement pose sur les genous des pattes de devant. J'ai failli passer par dessus sa tete et devaler la pente, autant dire qu'apres ca j'etais un peu stresse. Cela s'est reproduit a trois reprises le premier jour, et l'explication detendue du guide comme quoi soit disant la bete etait fatiguee et s'endormait en marchant ne m'a absolument pas rassure... Il a finalement verifie le soir meme et a pu constate qu'un des fers etait mal place, ce qui faisait trebucher le poney. Peut -etre que ce dernier a fini par s'y habituer, puisque les autres jours il marchera d'un pas assure sans jamais glisser.Le trek sera une experience superbe, les paysages grandioses, les nuits etoilees les plus belles que je n'ai jamais vu, et la population locale tres sympa. Rien a voir avec les tensions perceptibles en Afrique du Sud, ici les gens vivent simplement et en harmonie avec leur environnement. Tout n'est pas rose, bien au contraire, un tiers de la population est seropositive, dans chaque village on enterre plusieurs personnes par semaine mortes du sida, c'est une realite de la vie de tous les jours que les gens acceptent faute d'alternative. Ce qui est dingue est que cela n'est absolument pas visible pour un etranger comme moi ne faisant que passer. La reponse a ce paradoxe est bete et mechante : on ne voit pas de gens malades car ils meurent tres rapidement des la declaration de la maladie, faute de traitement.
A ce sujet, pour revenir a l'Afrique du Sud, pays moderne et developpe en comparaison avec ses voisins, j'ai ete stupefait d'apprendre qu'un cinquieme de la population adulte y etait seropositive. Si on ne considere que les femmes enceintes, la proportion grimpe a 30% (en effet, l'echantillon ne contenant forcement que des femmes sexuellement actives, les chances qu'elles soient seropositives augmentent fortement..). Chose encore plus dingue, j'ai pu lire dans le journal quand j'etais la-bas qu'un des ministres en place (je me demande meme si ce n'etait pas le ministre de la sante, a verifier) a declare qu'apres avoir couche avec une femme seropositive, il etait alle se laver immediatement, ce qui lui avait permis de ne pas etre contamine...
Bloemfontein (centre Afrique du Sud) - arrivee le 30/06/06

Petite ville tranquille et sans grand interet, Bloemfontein etait censee n'etre qu'une etape de 24 heures maximum nécessaire pour atteindre le Lesotho. J'y suis finalement reste trois ou quatre jours, bien malgre moi je dois dire. Je suis en effet arrive la veille d'un jour de fete nationale, tous les bus etaient donc complets jusque trois jours plus tard. J'aurais meme pu rester bloque trois jours de plus a cause du proprietaire du "backpacker's lodge" dans lequel j'etais, qui en plus d'etre atteint de mythomanie aggravee, s'averait etre gay et se sentait seul dans son endroit peu frequente. Il passait son temps a raconter qu'il etait milliardaire, que la moitie de la ville lui appartenait et qu'il n'etait la que quelques jours le temps de trouver un nouveau manager pour son lodge. Cela ne me derangeait pas plus que ca, d'autant plus que je lui ai vite fait comprendre qu'il n'avait aucune chance avec moi et que a part ses serieux ploblemes mentaux, il etait tres marrant et faisait un bon compagnon de beuverie (je vais encore passer pour un alcoolique...). Les choses se sont par contre compliquees quand j'ai realise qu'il ne m'avait jamais achete le ticket de bus comme prevu lors de mon arrivee. En effet, la veille au soir du depart, il est arrive tres emeche et m'a annonce que le bus du lendemain etait annule. Je decidai donc de me rendre le lendemain matin le plus tot possible a la gare routiere pour trouver un autre bus. En arrivant la-bas, le representant de la compagnie de bus m'explique que le bus est bien parti comme prevu le matin meme, qu'aucun ticket n'avait jamais ete achete pour moi et que le prochain bus ne quittait la ville que trois jours plus tard et etait d'ailleurs deja complet. Fou de rage, je decide d'aller prendre mes affaires immediatement et de chercher une guesthouse le temps de trouver un autre moyen de me rendre au Lesotho. Alors que je marche sur le chemin du retour, je vois gare dans une rue un bus avec ecrit en gros sur son aile "Lesotho". Reprenant espoir, je decide de tenter ma chance et demande au chauffeur s'il se rend bien au Lesotho et s'il y a par hasard un siege de libre pour moi, en lui assurant que je suis pret a lui payer un bon prix (je voulais quitter cette ville de degeneres au plus vite). Il est donc alle chercher le responsable, qui m'explique qu'il n'y a pas de probleme, que je n'ai rien a payer, mais qu'ils ne savent quand 'ils vont quitter la ville, car ils doivent donner un concert de Gospel au theatre de la ville mais ne savent pas a quelle heure ils doivent passer. Il me propose donc de repasser vers 14h30 pour etre sur de partir avec eux. J'ai juste le temps de repasser au lodge, heureusement le psychopate de service n'etait pas la car je ne sait pas comment notre discussion aurait termine vu mon etat d'enervement, et me voila de retour un peu avant l'heure convenue, avec mon sac a dos et heureux d'avoir eu autant de chance. Lorsque j'arrive dans la rue ou tous les bus sont alignes (ils venaient de toute l'afrique du sud pour ce rassemblement de chorales de gospel), je decouvre avec stupeur que mon bus n'est plus la. Faisant tout pour garder mon calme, je me dis que la meilleure chose a faire est d'attendre, et que peut-etre par miracle un autre bus se rendant au Lesotho va finir par arriver. Une heure plus tard, le bus que j'avais vu le matin revient, mais je ne me detend vraiment que lorsque l'on m'indique le siege que je vais occuper et que je met mon sac dans la soute. Je vais finalement passer un excellent apres-midi a assister a toutes les representations d'un evenement apparemment d'ampleur nationale, toutes les chorales du pays se reunissant ce jour la, bien decidees a montrer de quoi leur province ou ville natale etait capable. Ce qui etait d'autant mieux, c'est qu'ils ne chantaient pas seulement du gospel, mais aussi beaucoup de chants traditionnels, avec musiciens, danses, etc.
Le plus etonnant peut-etre etait que j'etais le seul blanc dans une salle ou se trouvait plusieurs centaines de personnes, le seul autre que j'ai pu voir etait le pianiste d'une des chorales. Encore un exemple de la vie post-apartheid sud-africaine. Les noirs et les blancs habitent dans les memes villes, frequentent plus ou moins les memes endroits, mais semblent eviter toute mixite culturelle ou affective (je n'ai vu quasiment aucun couple mixte tout le temps de ma presence a Jo'burg ou Bloemfontein, et seulement quelques uns a Durban, reputee pourtant beaucoup plus "cool"). En tous cas je ne me suis senti a aucun moment mal a l'aise, au contraire les gens etaient plutot amicaux avec moi, et j'ai passe un excellent moment, a tel point que me suis surpris a remercier interieurement l'autre cingle de m'avoir fait rate mon bus.
Le trajet en bus jusqu'a Maseru (capitale du Lesotho) sera lui aussi assez genial, puisque a peine partis, tout le monde s'est mis debout dans l'allee centrale et a commence a danser sur de la musique a fond la caisse. Une vraie discotheque ambulante, qui se deplacait d'ailleurs a grande vitesse, puisque de ma place je pouvais voir que le compteur affichait dans chaque ligne droite un bon 140 km/h, vitesse dont je n'aurais meme pas imagine un bus de cette taille capable. Pas tres rassure, mais en meme temps le moral au plus haut, la joie et la bonne humeur des autres passagers etant contagieuse, je realise enfin que je suis en Afrique.
Johannesburg (nord Afrique du sud) - arrivee le 27/06/06

L'arrivee a Johannesburg est plutot desagreable, puisque en plus du froid intense (temperatures negatives la nuit) qui me fera acheter rapidement des chaussettes de laine, un bonnet et meme des gants, on m'a repete au moins dix fois des les premieres heures arrive la-bas que la ville est tres dangereuse, que je ne dois surtout pas marcher seul dans le centre, evidemment ne jamais me deplacer a pied la nuit, et que en gros bien que les taxis soient hors de prix, c'est a peu pres le seul moyen de locomotion enviseageable. C'est un vrai choc apres ces quelques mois passes en Asie ou je ne me suis jamais senti inquiete physiquement et ou la sensation de liberte etait tres forte. D'autant plus que la ville est tres moderne, j'ai l'impression d'etre retourne en Europe, ce qui ne correspond absolument pas a mon desir de decouverte.
Bon, j'en profite quand meme pour me faire une cure d'entrecotes-frites accompagnees de vin rouge, histoire de compenser avec le regime indien quasi-vegetarien, et je visite surtout l'excellent musee de l'apartheid, qui me permet en quelques heures de combler mon ignorance a ce sujet, mais surtout de comprendre un peu mieux les tensions quasi omnipresentes ici. Car j'ai vraiment ete surpris de constater que les relations interraciales demeurent tres difficiles, et que les choses sont loin d'aller pour le mieux. Le racisme est tres repandu, et meme si je l'ai personnellement constate surtout chez les sud-africains blancs (qui n'hesitent pas a l'exprimer de maniere ouverte d'ailleurs), il est apparemment aussi tres developpe chez les noirs, bien que je soupconne que ce soit davantage une haine resultant d'un passe plutot sanglant que du vrai racisme. En effet, j'ai pu constater qu'a mon egard (et oui je suis blanc) les sud africains noirs manifestaient en general tout d'abord soit une froideur volontaire soit au contraire une marque de respect un peu hypocrite, qui se transformait tout a coup en sympathie curieuse lorsque mon interlocuteur comprenait que je n'etais pas sud-africain. D'ou ma conclusion (tout a fait subjective et hative) que les sud-africains noirs n'ont rien contre les blancs en general, mais que nombreux sont ceux qui ont une dent contre les sud-africains blancs, alors que de la part des blancs j'ai pu etre le temoin de vraies manifestations de racisme. L'exemple le plus flagrant que je peux vous donner, mais qui n'est pas un cas isole, est le suivant. J'etais au sud du Mozambique, dans un endroit frequente par pas mal de sud africains, en train de faire du stop. Un pick-up s'arrete, deux sud-africains blancs a l'avant et un a l'arriere a l'exterieur avec lequel je m'installe. Apres quelques secondes de conversation , il me demande comment je voyage d'habitude, je lui repond qu'en general j'utilise les bus locaux. Voici sa reponse : "Mon pauvre, ca doit vraiment puer !" Nous sommes restes silencieux le reste du trajet.Au sujet de la violence, j'ai rencontre un francais plus tard qui a fait l'experience de ce que cela peut donner. Cela faisait quelques heures qu'il etait arrive de France a Johannesburg, et il se trouvait a la gare de bus, cherchant un moyen de quitter la ville pour rejoindre le Mozambique. Les alentours de la gare routiere sont reputes dangereux, et il est ecrit dans tous les guides qu'il faut absolument eviter d'en sortir a pied. Il decide malgre tout de traverser la rue pour aller s'acheter une bouteille de lait au marche qui fait face a la gare routiere. Apres avoir paye, il se retourne et a tout juste le temps de voir quelqu'un s'avancer vers lui avec un couteau de boucher a la main. Deux autres le saisissent par les epaules et un quatrieme lui fait les poches, arrache son appareil photo, puis les quatre s'en vont et le laissent au milieu d'une foule qui lui manifeste son desarroi mais qui n'a pas pour autant bouge d'un centimetre pour lui venir en aide.
Voila un peu le climat de Jo'burg, et je dois dire que j'ai hate de quitter cette ville ou les clotures electrifiees et les fusils a pompes pourraient etre utilises comme emblemes tant ils sont presents. Prochaine destination : le Lesotho, avec une etape a Bloemfontein pour changer de bus...

Mysore (sud-ouest Inde) - arrivee le 09/06/06

Pas beaucoup de choses dire de notre deuxieme etape a Mysore, sauf que cette fois nous avons pris le temps de visiter le somptueux palais royal et de nous ballader un peu plus dans la ville. Le dernier soir nous nous prenons une bonne cuite a la Kingfisher strong, sur une superbe terrasse surplombant une place tres animee, et tentons de profiter un maximum de la vie frenetique qui anime les villes indiennes avant la fin de notre sejour en Inde.
Sur le chemin du retour a l'hotel, nous essayons la chique au betel (que je trouve moins bonne que celle de birmanie, c'est pour dire..., j'avais l'impression de macher de la mousse a raser) et achetons un disque dont j'avais vu dans le journal qu'il provoquait a l'ecoute des cas de folie chez certaines personnes sensibles (qui doivent vraiment etre tres sensibles parce que je n'ai pas vu de difference fondamentale avec les productions commerciales les plus courantes...).
Avec le recul, je crois que cette marche de vingt minutes dans un etat d'ebriete avance au milieu de ce capharnaum geant a ete un des meilleurs moments que j'ai pu passer en Inde et que c'est cette profusion de bruit, d'activite et de vie qui en fait un pays si particulier et qui m'aura en tous cas le plus marque.
De Mysore, train jusqu'a Bengalore, puis avion pour Bombay, direction Paris pour Raph, Johannesburg pour moi, en esperant ne pas faire une betise de quitter ce pays qui pourrait meriter six mois de voyage a lui seul, mais trop curieux pour rentrer chez moi sans avoir vu l'Afrique...

19 août 2006

Mudumalai / Bandipur (sud-ouest Inde) - arrivee le 07/06/06

C'est seulement en arrivant a la frontiere separant l'etat du Karnataka de celui du Tamil Nadu que nous comprenons quelle est la difference entre le parc national de Bandipur et celui de Mudumalai : il s'agit en fait d'un seul et meme parc, qui porte simplement un nom different d'un cote et de l'autre de la frontiere. Nous avions beaucoup hesite car on nous avait recommande d'aller au Mudumalai, mais en arivant a Mysore (Karnataka), les seules informations que nous avons pu recolter concernaient Bandipur... Nous avons finalement opte pour Mudumalai, sans avoir vraiment d'idee de ce a quoi nous devions nous attendre, mais impatients de se retrouver au contact de la nature et des animaux.
A peine arrives, nous trouvons un guide avec lequel nous nous mettons d'accord, et prenons rendez-vous pour tot le lendemain matin. En attendant, nous profitons du cadre magnifique de la guesthouse dans lequel nous logeons : les chambres donnent directement sur la riviere traversant le parc, nous sommes entoures de singes, oiseaux et autres evoluant dans leur milieu naturel. Je decide de profiter du calme ambiant pour faire un petite sieste, et ne juge pas utile de fermer la porte de la chambre malgre la presence de nombreux singes alentours. Je prends quand meme la precaution de fermer hermetiquement un sac rempli de patisseries et de le placer a l'autre bout de la chambre, en me disant que les singes n'oseraient surement pas entrer et passer juste a cote de moi pour aller piquer les gateaux. Je suis bientot reveille par un bruit de sac plastique qu'on est en train de trifouiller, et j'ai la surprise en ouvrant les yeux de voir qu'un singe se tient juste a cote de moi en train de me surveiller, pendant que l'autre est dehors en train de vider le sac ! Ils decampent en courant face aux insultes que je ne manque pas de leur crier, mais en ayant tout de meme siffle toutes les patisseries achetees a Mysore. Ca m'apprendra a les sous-estimer.
Le lendemain matin, depart pour une ascension plutot physique, qui faute de nous permettre de voir beaucoup d'animaux, se deroule dans un cadre magnifique aux paysages varies. Apres avoir progresse dans une foret assez dense, nous debouchons sur une vallee decoupee en parcelles de cultures se declinant dans tous les tons de vert, au centre de laquelle se trouve un superbe village dont toutes les maisons ont les murs d'un blanc eclatant, les volet et portes etant quant a eux peints de couleurs vives. Je m'etonne de voir qu'un village aussi isole puisse etre aussi bien entretenu, et le guide m'explique que tout le village est repeint chaque annee l'occasion d'une fete traditionnelle, ce qui ne diminue en rien mon etonnement... Apres avoir gravi le sommet de la montagne qui nous offrira une vue magnifique sur le parc national, nous redescendons et faisons une halte bien meritee dans une cantine traditionnelle, ou je serai impressione par les precautions d'hygiene utilisees (surtout en comparaison avec des endroits equivalents en Birmanie...), comme par exemple le fait d'utiliser de l'eau bouillante pour rincer les verres et les tasses.
Le lendemain matin nous voila repartis pour une marche sur du plat cette fois-ci, a la recherche d'animaux que nous finirons par ne pas trouver, mis a part un face a face impresionnant avec un bison au regard pas comode qui nous a fixe pendant une bonne minute avant de deguerpir. Malgre le ruisseau nous separant de lui, je dois avouer que je me sentais plutot vulnerable face a une bete de cette masse dont je n'ai aucune idee du comportement potentiel...
C'est finalement en voiture sur le chemin du retour puis en bus (la route traverse le parc) que nous aurons la chance de voir des elephants, mais le moment n'a pas ete vraiment magique pour moi, le contexte de la route et des voitures passant a quelques metres gachant un peu le cote vie sauvage.
Hampi (centre-ouest Inde) - arrivee le 02/06/06

Magnifique ! L'endroit est superbe, imaginez une vallee a la vegetation luxuriante, peuplee de rochers enormes dont les rondeurs ne font qu'amplifier l'harmonie que degage l'ensemble, et traversee par une riviere dont l'eau cristaline reflete le soleil au point de vous eblouir. Ajoutez a cela un village dont la moitie des habitations est en fait constituee de temples vieux de plusieurs milliers d'annees, domine par une une tour tout droit sortie d'un reve, puis encore quelques centaines de temples plus ou moins caches aux alentours, des singes appartenant a deux especes differentes se baladant un peu partout, le tout degageant une ambiance vraiment mystique, et vous aurez l'impression fabuleuse d'etre au milieu du decor d'un film du style "Les jardins d'Eden". L'effet est renforce par le fait que nous sommes hors saison touristique (et que meme en saison le tourisme semble n'etre encore pas trop envahissant), ce qui permet vraiment de s'imaginer decouvrir un univers encore inconu.Nous passerons donc cinq jours ici, en dehors du temps, a jouer les explorateurs en crapahutant dans les temples, a parresser sur des terrasses au bord de la riviere en siroptant un bangh lassi pour mieux s'impregner de l'atmosphere, a sympathiser avec un petit mendiant handicape ou avec le patron adorable d'un restaurant, a ecouter en boucle les "ohm shiva ohm shiva" d'un disque achete a Calcutta, ou encore a dire bonjour et serrer des mains aux nombreux pelerins indiens peu habitues a rencontrer des etrangers.Cerise sur le gateau, le climat etait parfait, la temperature a peu pres constante d'une vingtaine de degres, quelques petites pluies seulement, juste ce qu'il faut de nuages pour mettre en valeur les apparitions du soleil et nous faire apprecier sa presence.
Bref, que du bohneur !