Teman Negara (centre Malaisie) - arrivee le 03/03/06Depuis Kota Baru, deux possibilites pour se rendre au Teman Negara : le train express (depart tard le soir arrivee au petit matin) ou le train lent (depart tres tot le matin, arrivee milieu d'apres midi).
Notre choix se portera bien entendu sur la deuxieme alternative, aussi surnomee le "jungle train", histoire de profiter du paysage pendant le trajet.
Reveil 4h, arrivee a la gare vers 5h30, pour ne pas rater le depart (officiel) vers 6h. Le train finira par arriver parresseusement vers 8h30 alors qu'on commencait a s'endormir sur le quai...
Apres a peine une demi heure de trajet, je commence a comprendre pourquoi le train est si lent : il s'est deja arrete 5 fois, a deja fait deux fois marche arriere pour laisser passer un autre train (!!!), et a chaque arret, la majorite des passagers (des femmes pour la plupart) doivent charger et decharger diverses marchandises (legumes, riz, tissus, poules....). Le train se transforme alors en mini-marche eclair, les gens sur le quai achetant, vendant ou troquant rapidement quelques produits a ceux du train.
Les heures qui suivent furent plutot eprouvantes, le wagon tres bruyant et la fumee de cigarettes malaisiennes (pas de wagon fumeur ici...) n'arrangeant pas les choses. Nous sommes finalement arrives avec 4 heures de retard, vraiment extenues mais contents d'avoir ete temoins de scenes de vie vraiment authentiques.
Arrives sur place (derniere etape avant le parc lui-meme), l'ambiance change radicalement, on tombe dans les rouages d'une mecanique bien huilee dont le seul but semble etre de nous soutirer un maximum d'argent... on a le droit a peine arrives dans l'hotel a une reunion "informative" sur le parc, qui vise en fait a nous vendre les services d'une organisation qui regne en quasi-monopole sur le parc et qui vend absolument tout, depuis la bouteille d'eau jusqu'au trek de 10 jours avec bivouac dans le parc. Le pire c'est qu'ils nous imposent un quasi bourrage de crane et nous mettent la pression : il faut faire des choix immediatement, bien sur la carte visa est acceptee, tenez vous n'avez qu'a cocher la case si vous voulez faire ca, depechez vous demain matin il sera trop tard apres le depart du bateau, etc. Quand j'annonce que je ne vais rien cocher tout de suite et dormir un peu histoire de pouvoir reflechir, j'ai le droit a un regard mechant... j'exagere un peu mais c'etait vraiment grave.
Le lendemain matin, nous prenons le bateau pour nous rendre a l'entree du parc, une jolie balade de trois heures pour arriver au village qui sera le point de part de nos expeditions.
En arrivant la-bas, on se trouve un petit hotel sympa, mais je comprend vite que j'ai neglige l'aspect financier du sejour : ici aucun bureau de change, ni les cartes de credit ni les dollars ne sont pas acceptes, et evidemment pas de distributeurs. Apres avoir fait les comptes, je me rends vite compte qu'il faut faire un croix sur les treks un peu serieux (avec au moins un nuit dans la jungle) qui necessitent imperativement d'etre accompagne d'un guide. On decide donc de faire une rando d'une journee sans guide.
Histoire de se ratrapper de ne pas pouvoir dormir dans une grotte avec les chauves-souris (cela faisait partie du programme des longs treks), on fait les choses serieusement : lever au petit matin, depart au pas de course, en 2 heures on a deja torche la randonnee "pour touristes" qui fait un tour cense prendre 4-5h. Motives par cette performance, on se lance sur un sentier qui doit finalement nous amener a un lac.
L'environnement est vraiment magnifique : arbres immenses, rayons de soleils qui percent la canopee, vegetation luxuriante, cours d'eau superbe... tout est sauvage et nous evoluons tous les deux dans ce milieu comme deux poissons dans l'eau.
Et puis tout d'un coup tout bascule, nous ne sommes plus seuls, de charmants petits etres sont maintenant de la partie : les sangsues.
Les sangsues, ce sont des petites bestioles ressemblant a des vers qui restent sur le sol, souvent camouflees par des feuilles mortes, et pointent la queue (ou la tete?) en l'air dans l'espoir de pouvoir s'accrocher a un etre rempli de sang qui aurait la malchance de lui marcher dessus.
Une fois accrochees, elles se hissent au niveau de l'ouverture de la chaussure, voire meme en haut de la chaussette puis se faufilent jusqu'a trouver un coin de peau fraiche...
Le gros probleme avec les sangsues, dans les coins ou elles sont nombreuses, c'est qu'elles interdisent tout repos : en effet si vous approchez a moins de 2 metres environs d'une sangsue, celle-ci vous "sent" (je ne sais pas comment) et s'approche de vous a vitesse assez etonante.
Donc nous nous retrouvons a marcher a un rythme effrene, constamment en train de regarder ou on met les pieds, en esperant bientot trouver un endroit "propre" ou on pourra s'arretter un peu pour souffler...
Mayara est par 2 fois prise de panique, la premiere fois elle manque de jeter ses chaussures dans le fleuve quand elle se rend compte que deux sangsues etaient en train de l'escalader.
On continue quand meme un bon bout de temps comme cela, puis finalement quand l'eau commence a manquer et que les nerfs sont serieusement eprouves, on finit par renoncer a atteindre le lac et par rebrousser chemin.
Finalement, on aura eu notre dose d'aventures les 7-8 heures de marche dans la journee nous auront bien calme pour quelques temps.
Le lendemain nous reprenons la route pour Malacca, qui sera notre derniere halte en Malaisie.
1 commentaire:
Salut à vous,
aventuriers des temps modernes ne trouvant pas de distributeur aux milieux de la jungle.
La photo en macro de la petite bête et les autres enrichissent vraiment votre carnet de voyage.
Il ne nous manque plus que les odeurs et les sons pour y être.
Diana et Thomas.
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