
Bhamo (Nord Birmanie) - arrivee le 01/05/06
C'est a bord d'un bus baptise "Chelsea FC" (marque en ennorme sur les ailes) que je passe les 8 heures de trajet pour Bhamo. Le conducteur/propriaitaire est un personage un peu dejante mais tres sympathique, et je discute pas mal avec lui pendant le trajet. J'ai entre autres essaye de le convaincre de lever un peu le pied dans les virages sans visibilite qu'il prend a la corde, mais sans succes... A propos de conduite, petite originalite birmane, les volants sont a droite, mais la conduite se fait elle aussi a droite (apparement cela a change du jour au lendemain pour une question d'astrologie...), pour doubler les camions ce n'est donc pas toujours evident, et les chauffeurs de bus sont assistes par quelqu'un qui reste debout du cote gauche, passant la tete par la porte du bus pour signaler d'eventuels vehicules arrivant en face. Je suis en tous cas epate par les capacites tout terrain du bus "made in china", capable de gravir des pentes boueuses tres raides ou franchir des petites rivieres sans trop de difficultes.
Le chauffeur va aussi me surprendre lorsqu'il se met a critiquer ouvertement l'armee et le gouvernement devant les passagers, chose plutot rare en Birmanie ou ce genre de manifestation en public est passible d'emprisonnement. Les passagers sont tres genes, et une femme me fait un signe pour m'expliquer qu'il est fou, mais apparemment cela le fait rigoler et il en remet meme une couche.
Arrive a Bhamo, je suis etonne de me retrouver dans un hotel plutot moderne compte tenu de l'isolement de la ville, mais on m'explique que la frontiere chinoise n'est pas loin et qu'il y a donc pas mal de marchands qui se rendent ici.

C'est une petite ville tranquille ou la encore la riviere est tres presente, et je passe pas mal de temps a me ballader sur les berges. Pas si tranquille que ca en fait, puisque j'ai ete reveille a trois heures du matin par le brouhaha venant de la rue en raison de la mise en place du marche. J'ai halucine lorsque j'ai constate qu'il y avait quasiment autant de monde dehors qu'en pleine journee. On m'expliquera ensuite que le marche commence tres tot car il n'y a pas d'emplacements reserves, donc c'est a celui qui arrivera en premier...
Sur le port, je rencontre un birman avec qui je discute assez longuement de la situation de son pays et qui lui aussi va se mettre a critiquer ouvertement le regime en place. Il me montre les cicatrices qui entourent ses poignets et m'explique qu'il les a "gagnees" lors d'une manifestation pro-democratie au cours de laquel il a ete arrette puis suspendu au plafond par les menottes pendant une journee entiere, sans boire ni manger.
Il finit par me demander si je peux l'aider a sortir du pays et a aller parler a la BBC pour mobiliser la communaute internationale... je dois lui expliquer que je n'ai absolument aucune idee de comment je pourrais m'y prendre...
A des nombreuses reprises j'aurai par la suite ce genre de conversations avec des birmans, et je dois dire que c'est la seule maniere pour un touriste de se rendre compte de cette realite. Toutes les zones sensibles du pays sont interdites d'acces aux etrangers, par consequent il serait facile de penser que la situation n'est "pas si terrible que ca" en voyageant en Birmanie sans trop chercher a communiquer avec les autochtones.
J'embarque finalement sur un "speed boat" qui doit m'ammener a Katha, toujours plus au sud.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire