29 mai 2006

Myitkyinia (Nord Birmanie) - arrivee le 29/04/06

Petite ville du nord de la Birmanie, Myitkyinia est la destination la plus eloignee de Yangon qui soit encore accessible aux etrangers sans autorisation particuliere. Plus au nord, il y a Putao, qui est est la porte d'entree d'une des regions les plus isolees de la planete, la partie birmane de la chaine de l'hymalaya (ce qui en fait une destination de reve pour des treks pouvant durer jusqu'a plusieurs semaines), malheureusement le delai pour obtenir le permis de s'y rendre est de deux ou trois semaines, ce qui n'est pas compatible avec mon calendrier... une prochaine fois peut-etre.
La vie tres paisible des habitants s'organise principalement autour de deux poles, le marche et la riviere, l'Ayeryarwadi. C'est au bord de cette derniere que je passerai le plus de temps, sur la terrasse naturellement ventilee d'un restaurant qui la surplombe, a m'impregner du calme et de la simplicite qui reignent ici, un sourire jusqu'aux oreilles tant je me sens detendu et relaxe. Les enfants passent leurs journees a jouer dans l'eau autour des epaves qui jonchent les berges, les femmes discutent en lavant leur linge, de temps en temps une barque vient decharger quelques marchandises, et en fin de journee nombreux sont ceux qui viennent se laver dans la riviere. Les tables autour de moi sont utilisees principalement pour boire des bieres puis faire la sieste et je dois reveiller le serveur quand j'ai envie de commander quelque chose...
C'est ici que je commence a realiser a quel point l'hospitalite et la gentillesse sont des traits communs du caractere birman. Je passe mon temps a discuter avec des gens dans la rue, et alors que je suis apparement le seul etranger dans la ville, je ne me sens absolument pas seul. Un tailleur que je rencontre au marche m'invite a diner chez lui le soir meme, dans un petit village a l'ecart du centre. Immersion totale, la maison est en bambou, le sol en terre, un seul lit pour lui, sa femme et ses deux filles, l'eau est puisee dans un puit et la cuisine preparee dans le jardin sur un four en terre. Le neon qui sert d'eclairage est alimente par une batterie de camion et de nombreux insectes de toutes formes et tailles viennent s'y cogner. Il m'offre en aperitif du rhum local, que je fais passer avec du the (je lui ai explique qu'il etait trop risque pour moi de boire l'eau du puit...), et on a le droit a une mangue du jardin comme amuse-gueule (elles sont mangees vertes, avec du sel et du piment, tres bon). Le diner qui suit sera tres simple mais tres bon. Sur le chemin du retour, nous nous arretons dans une sorte de fete foraine, ou la quasi totalite des atractions (mise a part une "grande roue" de cinq metres de haut maximum) est composee de jeux de hasard assez simples, ou les jeunes jouent leur argent de poche en criant pour essayer d'influencer la trajectoire de la boule ou les rebonds des des. J'essaie pour la premiere fois de macher du betel, et n'ayant pas vraiment apprecie le gout ni la douleur provoquee au niveau de mes dents, je decide que ce sera la derniere. Les birmans sont des gros consommateurs de cette chique, environs deux hommes sur trois je pense (et tres peu de femmes par contre), et quand on ne connait pas, c'est assez effrayant de voir pour la premiere fois quelqu'un cracher un gros jet de sang dans la rue (qui n'est bien sur pas du sang, mais qui en a vraiment l'apparence). Tous les bar et restaurants sont equipes de crachoirs, et je peux vous assurer que je n'aimerais pas etre a la place de celui qui est charge de les collecter, vider et nettoyer en fin de journee... Au debut, j'etais un peu degoute je dois l'admettre par les sourires "sanglants", mais je m'y suis vite fait et cela ne me gache plus l'effet du sourire en lui meme.
Les femmes birmanes, faute de macher du betel, ont pour particularite de se maquiller avec du Tanaka, sorte de poudre blanche melangee avec de l'eau qui fait aussi offfice d'ecran solaire et de creme protectrice. La plupart l'appliquent sur les pomettes et parfois sur le nez de maniere assez rudimentaire, mais il m'est arrive d'en voir maquillees avec des motifs beaucoup plus travaillies. Les femmes qui travaillent comme ouvrieres dans le batiment ou a l'entretien des routes (etonnement nombreuses) ont quant a elles le visage qui en est entierement recouvert, et je me suis surpris a leur trouver une certaine beaute, ce masque blanc accentuant ennormement l'intensite de leur regard.
Pour me rendre a Bhamo, ville plus au sud le long de la riviere, je comptais utiliser un bateau, malheureusement nous sommes en fin de saison chaude et la riviere n'est pas assez profonde par endroits, ce qui rend la navigation imposible pour relier ces deux villes.

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