27 juin 2006

Calcutta (est Inde) - arrivee le 24/05/06

A peine sorti de l'aeroport, je me retrouve immerge dans un monde dont l'equilibre parait etre sur le point de rompre a chaque instant. En effet, durant l'heure de trajet necessaire pour atteindre le centre ville (que j'effectue a l'arriere d'un trishaw), j'ai droit a l'Inde dans toute sa folie : bruit total et constant, circulation totalement anarchique, enfants venant mendier a chaque feu, foule omnipresente et menant une activite frenetique, tout cela dans un air dont la pollution est a peine imaginable sans l'avoir respiree. Apres les premieres minutes d'adaptation difficiles, je commence a me detendre et a apprecier progressivement cette sensation d'etre au coeur d'une fourmiliere humaine, grouillante de vie et d'energie.
Lorsque je remarque les enormes enceintes a l'arriere du trishaw et que je complimente le chauffeur a ce sujet, celui-ci parait ravi et "fait peter" de la techno indienne a fond la caisse, ce qui a pour effet de rajouter une couche a la folie ambiante tout en me permettant d'une certaine maniere de me detacher un peu de cet environnement chaotique, de l'observer plus que de le subir.
Car je dois avouer que j'ai vite adopte une attitude de detachement face a toute la pauvrete, la mendicite et la misere constamment visibles a Calcutta. J'ai d'ailleurs remarque qu'on peut classer beaucoup d'etrangers restant a Calcutta pour un certain temps dans deux categories (en caricaturant) : les "meres theresa" et les "hipies".
Les premiers viennent faire ce qu'on pourrait appeller du tourisme caritatif, principalement du benevolat dans des orphelinats ou hopitaux, et les seconds sont souvent des jeunes un peu paumes qui echouent la apres avoir traverse l'inde et pas mal abuse de substances psychotropes. Ceci pour dire que face a la realite visible ici, on est oblige de se blinder, a moins de disjoncter totalement ou alors de faire le choix de donner de sa personne (Mere Theresa y est restee toute sa vie !).
A part ca, j'ai ete etonne de ne voir quasiment aucun signe de l'Inde "moderne". Dans tous les quartiers que j'ai visites a pieds, j'ai vu a peu pres le meme schema : immeubles tombant en ruines, pollution extreme, trottoirs servant de dortoirs la nuit, vehicules tres vieux, rues defoncees et innondees par temps de pluie. Apres Yangon, je m'attendais a sentir d'une maniere ou d'une autre les effets de la croissance economique indienne, mais il faut croire que ce n'est pas encore arrive jusqu'ici...
Malgre cela, j'ai pu apprecie certains elements de confort apres un mois de Birmanie, j'ai en particulier ete ravi de pouvoir lire des journeaux en anglais, d'avoir des connexions internet correctes (quand meme un signe de modernite...), et surtout de pouvoir changer de regime alimentaire, d'autant plus que la cuisine indienne est delicieuse.
J'ai par contre pas mal souffert de la chaleur, surtout les deux premiers jours, il faisait 45 degres a l'exterieur et 40 degres ... dans ma chambre ! en effet, c'etait une piece rajoutee en haut d'un immeuble et dont le toit etait en tole ondulee. En gros apres deux minutes passes a l'interieur, je commencais a degouliner de sueur. J'ai finalement craque le deuxieme jour et paye le double pour la seule chambre de libre dont la temperature etait supportable.
Une autre chose qui fait pour moi partie integrante de l'atmosphere surrelle qui reigne a Calcutta, c'est la presence d'une foule de corbeaux. Encore plus nombreux que les pigeons a Paris, ils sont constamment a l'affut de nourriture, aussi bien morte que vivante (j'ai ete le temoin de l'attaque d'un chiot par une meute de corbeaux qui l'encerclaient et lui donnaient des coups de becs a tour de role, probablement jusqu'a l'epuisement...) qu'ils se disputent avec les chiens errants (qui prennent litteralement le controle de la ville la nuit). J'ai aussi pu voir une espece de chevre geante avec une tete bombee que je n'avais jamais vue avant (dont je ne soupconnais meme pas l'existence en fait...). Bref, impossible de s'ennuyer ici, les sens sont constamment sollicicites, parfois jusqu'a saturation.
Apres cette introduction a l'Inde plutot violente mais quasiment aussi passionnante que si j'avais visite une autre planete, je m'envole pour Bombay ou je dois retrouver Raph qui arrive quelques heures apres moi.

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