24 août 2006

Bloemfontein (centre Afrique du Sud) - arrivee le 30/06/06

Petite ville tranquille et sans grand interet, Bloemfontein etait censee n'etre qu'une etape de 24 heures maximum nécessaire pour atteindre le Lesotho. J'y suis finalement reste trois ou quatre jours, bien malgre moi je dois dire. Je suis en effet arrive la veille d'un jour de fete nationale, tous les bus etaient donc complets jusque trois jours plus tard. J'aurais meme pu rester bloque trois jours de plus a cause du proprietaire du "backpacker's lodge" dans lequel j'etais, qui en plus d'etre atteint de mythomanie aggravee, s'averait etre gay et se sentait seul dans son endroit peu frequente. Il passait son temps a raconter qu'il etait milliardaire, que la moitie de la ville lui appartenait et qu'il n'etait la que quelques jours le temps de trouver un nouveau manager pour son lodge. Cela ne me derangeait pas plus que ca, d'autant plus que je lui ai vite fait comprendre qu'il n'avait aucune chance avec moi et que a part ses serieux ploblemes mentaux, il etait tres marrant et faisait un bon compagnon de beuverie (je vais encore passer pour un alcoolique...). Les choses se sont par contre compliquees quand j'ai realise qu'il ne m'avait jamais achete le ticket de bus comme prevu lors de mon arrivee. En effet, la veille au soir du depart, il est arrive tres emeche et m'a annonce que le bus du lendemain etait annule. Je decidai donc de me rendre le lendemain matin le plus tot possible a la gare routiere pour trouver un autre bus. En arrivant la-bas, le representant de la compagnie de bus m'explique que le bus est bien parti comme prevu le matin meme, qu'aucun ticket n'avait jamais ete achete pour moi et que le prochain bus ne quittait la ville que trois jours plus tard et etait d'ailleurs deja complet. Fou de rage, je decide d'aller prendre mes affaires immediatement et de chercher une guesthouse le temps de trouver un autre moyen de me rendre au Lesotho. Alors que je marche sur le chemin du retour, je vois gare dans une rue un bus avec ecrit en gros sur son aile "Lesotho". Reprenant espoir, je decide de tenter ma chance et demande au chauffeur s'il se rend bien au Lesotho et s'il y a par hasard un siege de libre pour moi, en lui assurant que je suis pret a lui payer un bon prix (je voulais quitter cette ville de degeneres au plus vite). Il est donc alle chercher le responsable, qui m'explique qu'il n'y a pas de probleme, que je n'ai rien a payer, mais qu'ils ne savent quand 'ils vont quitter la ville, car ils doivent donner un concert de Gospel au theatre de la ville mais ne savent pas a quelle heure ils doivent passer. Il me propose donc de repasser vers 14h30 pour etre sur de partir avec eux. J'ai juste le temps de repasser au lodge, heureusement le psychopate de service n'etait pas la car je ne sait pas comment notre discussion aurait termine vu mon etat d'enervement, et me voila de retour un peu avant l'heure convenue, avec mon sac a dos et heureux d'avoir eu autant de chance. Lorsque j'arrive dans la rue ou tous les bus sont alignes (ils venaient de toute l'afrique du sud pour ce rassemblement de chorales de gospel), je decouvre avec stupeur que mon bus n'est plus la. Faisant tout pour garder mon calme, je me dis que la meilleure chose a faire est d'attendre, et que peut-etre par miracle un autre bus se rendant au Lesotho va finir par arriver. Une heure plus tard, le bus que j'avais vu le matin revient, mais je ne me detend vraiment que lorsque l'on m'indique le siege que je vais occuper et que je met mon sac dans la soute. Je vais finalement passer un excellent apres-midi a assister a toutes les representations d'un evenement apparemment d'ampleur nationale, toutes les chorales du pays se reunissant ce jour la, bien decidees a montrer de quoi leur province ou ville natale etait capable. Ce qui etait d'autant mieux, c'est qu'ils ne chantaient pas seulement du gospel, mais aussi beaucoup de chants traditionnels, avec musiciens, danses, etc.
Le plus etonnant peut-etre etait que j'etais le seul blanc dans une salle ou se trouvait plusieurs centaines de personnes, le seul autre que j'ai pu voir etait le pianiste d'une des chorales. Encore un exemple de la vie post-apartheid sud-africaine. Les noirs et les blancs habitent dans les memes villes, frequentent plus ou moins les memes endroits, mais semblent eviter toute mixite culturelle ou affective (je n'ai vu quasiment aucun couple mixte tout le temps de ma presence a Jo'burg ou Bloemfontein, et seulement quelques uns a Durban, reputee pourtant beaucoup plus "cool"). En tous cas je ne me suis senti a aucun moment mal a l'aise, au contraire les gens etaient plutot amicaux avec moi, et j'ai passe un excellent moment, a tel point que me suis surpris a remercier interieurement l'autre cingle de m'avoir fait rate mon bus.
Le trajet en bus jusqu'a Maseru (capitale du Lesotho) sera lui aussi assez genial, puisque a peine partis, tout le monde s'est mis debout dans l'allee centrale et a commence a danser sur de la musique a fond la caisse. Une vraie discotheque ambulante, qui se deplacait d'ailleurs a grande vitesse, puisque de ma place je pouvais voir que le compteur affichait dans chaque ligne droite un bon 140 km/h, vitesse dont je n'aurais meme pas imagine un bus de cette taille capable. Pas tres rassure, mais en meme temps le moral au plus haut, la joie et la bonne humeur des autres passagers etant contagieuse, je realise enfin que je suis en Afrique.

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