06 juin 2006


Mandalay (centre-nord Birmanie) - arrivee le 10/05/06

En arrivant a Mandalay, un des quatres grands poles touristiques de Birmanie (les trois autres sont Yangon, Inle Lake et Bagan), je m'installe dans un hotel plutot confortable pour me reposer un peu apres ces dix jours aussi passionants qu'extenuants.
Je loue un velo , et malgre son etat pas tres engageant, je me decide a partir un matin pour rejoindre Amlapura, site historique pas vraiment interressant en soi (je n'ai meme pas trouve les ruines portant ce nom en fait), mais qui se trouve a proximite d'un magnifique lac traverse par le plus long pont en tek du monde (1,5 km). L'endroit est superbe, et mes efforts pour amener le velo jusqu'ici sur une route defoncee et poussiereuse sous une chaleur ecrasante en me faisant doubler sans cesse par des camions et bus surcharges crachants des nuages de fumee noire s'averent amplement recompenses.
Je passe quelques heures a observer le defile incessant des villageois et des moines (ces derniers sont plusieurs miliers a habiter dans les environs) empruntant le pont a pied ou a velo et a me promener dans les environs pour observer la vie paisible menee ici.
Les deux jours suivants seront passes a flaner en ville, a visiter paresseusement quelques pagodes (a ce stade, je commence a saturer serieusement des pagodes, qui pullululent literallement en Birmanie, y compris en pleine campagne, ou il est d'ailleurs toujours surprennant au milieu de petits villages composes de cabannes en bambous de voir troner fierement une pagode de dix metres de haut entierement recouverte d'or...) mais aussi a experimenter la conduite de nuit d'un velo dans des rues innondees de 20 cm d'eau, sans eclairage public, avec un parapluie dans une main pour tenter de proteger un maximum des trombes d'eau mon sac contenant a peu pres tout ce qui ne doit surtout pas etre mouille, tout en gerant une circulation plutot chaotique et en essayant de retrouver ma route... j'etais hilare et quelques conducteurs de tricycles que j'ai croise ont vraiment du me prendre pour un fou en me voyant rigoler tout seul dans une situation qu'ils n'avaient pas l'air de trouver particulierement drole !
Sur un plan plus social, j'ai rencontre une institutrice avec qui j'ai longuement discute, qui m'a raconte un peu son histoire et decrit les conditions dans lesquelles elle enseigne, et je dois dire que j'ai ete impressione par sa force de caractere et sa determination a aider les enfants a avoir un minimum d'education. Elle a passe son enfance dans la rue, son pere etant decede et sa mere ne pouvant travailler pendant de nombreuses annees a la suite d'un accident (pas de protection sociale evidemment en Birmanie...). Malgre cela elle a toujours garde la motivation d'aller a l'ecole, ce qu'elle a pu faire de maniere intermittente durant son adolescence, puis de prendre des cours d'anglais, ce qu'elle fait toujours grace a une association. Ses journees sont donc aujourd'hui partagees entre les cours qu'elle donne aux enfants des rues (elle a une classe de 120 eleves, qui doit regulierement fermer des que trop d'enfants tombent malades, par crainte d'epidemie...) auquels elle tente difficilement d'apprendre a lire et a ecrire, et son etude intensive de la langue anglaise, qu'elle parle extremement bien. Petite annecdote, il lui a fallu cinq ans d'economie pour acheter son velo, et elle a bien cru qu'elle n'y arriverait jamais, car a chaque fois qu'elle retournait au magasin avec la somme correspondant au prix qu'elle avait vu precedemment, celui-ci avait quasimment double, ce qui l'obilgeait a economiser de nouveau une annee de plus... et ainsi de suite jusqu'a ce que l'inflation se stabilise un peu.
A propos de monnaie, il semble que les generaux qui dirigent le pays ne se soucient pas trop de politique economique, puisqu'ils ont recemment multiplie du jour au lendemain par trente (ou cinquante, les informations ne sont pas tres precises) le salaire de tous les fonctionnaires du pays, ceci en emmettant tout simplement de nouvelles devises. L'inflation a donc explose, puisque tous ces nouveaux riches en ont profite pour consommer sans retenue, et le taux de conversion du kyat en dollars est passe de 900 a 1400 kyats pour 1 dollar en quelques mois. Il faut savoir que le systeme de paiement est assez folklorique, la plus grosse coupure etant de 1000 kyats et aucun paiement par carte bancaire ou autre n'etant possible, mise a part la plupart des hotels qui ont des tarifs en dollars et qu'on peut donc payer dans ces coupures. En arrivant a Yangon, j'ai donc du changer 200 dollars, pour lesquels j'ai obtenu 200 billets de 1000 kyats et 160 billets de 500 kyats... autant dire qu'un portefeuille ne suffit pas, il faut carrement un sac a dos pour transporter tout ca. Le change se fait evidemment au marche noir, car au taux gouvernemental (propose a l'aeroport par exemple), on obtient seulement 450 kyats pour 1 dollar !!!


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