
L'arrivee a Johannesburg est plutot desagreable, puisque en plus du froid intense (temperatures negatives la nuit) qui me fera acheter rapidement des chaussettes de laine, un bonnet et meme des gants, on m'a repete au moins dix fois des les premieres heures arrive la-bas que la ville est tres dangereuse, que je ne dois surtout pas marcher seul dans le centre, evidemment ne jamais me deplacer a pied la nuit, et que en gros bien que les taxis soient hors de prix, c'est a peu pres le seul moyen de locomotion enviseageable. C'est un vrai choc apres ces quelques mois passes en Asie ou je ne me suis jamais senti inquiete physiquement et ou la sensation de liberte etait tres forte. D'autant plus que la ville est tres moderne, j'ai l'impression d'etre retourne en Europe, ce qui ne correspond absolument pas a mon desir de decouverte.
Bon, j'en profite quand meme pour me faire une cure d'entrecotes-frites accompagnees de vin rouge, histoire de compenser avec le regime indien quasi-vegetarien, et je visite surtout l'excellent musee de l'apartheid, qui me permet en quelques heures de combler mon ignorance a ce sujet, mais surtout de comprendre un peu mieux les tensions quasi omnipresentes ici. Car j'ai vraiment ete surpris de constater que les relations interraciales demeurent tres difficiles, et que les choses sont loin d'aller pour le mieux. Le racisme est tres repandu, et meme si je l'ai personnellement constate surtout chez les sud-africains blancs (qui n'hesitent pas a l'exprimer de maniere ouverte d'ailleurs), il est apparemment aussi tres developpe chez les noirs, bien que je soupconne que ce soit davantage une haine resultant d'un passe plutot sanglant que du vrai racisme. En effet, j'ai pu constater qu'a mon egard (et oui je suis blanc) les sud africains noirs manifestaient en general tout d'abord soit une froideur volontaire soit au contraire une marque de respect un peu hypocrite, qui se transformait tout a coup en sympathie curieuse lorsque mon interlocuteur comprenait que je n'etais pas sud-africain. D'ou ma conclusion (tout a fait subjective et hative) que les sud-africains noirs n'ont rien contre les blancs en general, mais que nombreux sont ceux qui ont une dent contre les sud-africains blancs, alors que de la part des blancs j'ai pu etre le temoin de vraies manifestations de racisme. L'exemple le plus flagrant que je peux vous donner, mais qui n'est pas un cas isole, est le suivant. J'etais au sud du Mozambique, dans un endroit frequente par pas mal de sud africains, en train de faire du stop. Un pick-up s'arrete, deux sud-africains blancs a l'avant et un a l'arriere a l'exterieur avec lequel je m'installe. Apres quelques secondes de conversation , il me demande comment je voyage d'habitude, je lui repond qu'en general j'utilise les bus locaux. Voici sa reponse : "Mon pauvre, ca doit vraiment puer !" Nous sommes restes silencieux le reste du trajet.

Voila un peu le climat de Jo'burg, et je dois dire que j'ai hate de quitter cette ville ou les clotures electrifiees et les fusils a pompes pourraient etre utilises comme emblemes tant ils sont presents. Prochaine destination : le Lesotho, avec une etape a Bloemfontein pour changer de bus...

1 commentaire:
eh oui, le racisme reste très ancré dans la mentalité des Sud-Africains blancs, qui ont été élevés, éduqués dans cet état d'esprit. La défiance des Noirs vis-à-vis de leur compatriote n'est qu'un réflexe défensif, habitués qu'ils ont été à être maltraités en toute impunité.
La violence que tu décris à Johannesburg est terrifiante, mais cela rejoint les commentaires de certains en vue de la coupe du monde de foot : si rien n'est fait pour améliorer la situation, Johannesburg aura bien du mal à attirer les supporters du monde entier...
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